segunda-feira, 11 de outubro de 2010

Quem é "El Diablo"?


É, provavelmente, a figura mais conhecida dos eventos ciclisticos europeus.

Mas, de quem se trata afinal? O seu nome é Dieter "Didi" Senft, tem nacionalidade alemã e 57 anos de idade.

O resto pode ser encontrado na notícia do jornal suíço "Le Matin".


C'est le diable en justaucorps. Depuis bientôt deux décennies, Dieter «Didi» Senft, 57 ans, réveille de sa fourche l'ardeur des coureurs cyclistes à quelques dizaines de kilomètres de l'arrivée. Depuis hier, il parcourt les routes et cols du Tour de Suisse.


El Diablo! Le surnom espagnol n'est pas de lui, précise-t-il au téléphone, à Storkow, au nord de Berlin, où nous l'avons joint: «Ce sont les foules qui peu à peu m'ont appelé comme ça, et c'est resté.» Le costume, bonnet à cornes, collant rouge, cape noire et trident jaune vif, a certes aidé.


Un ange gardien
Qu'un démon surgisse dans le monde du cyclisme dans la décennie qui a mis au jour le scandale de l'EPO, les descentes de police, les mensonges éhontés, la mollesse longtemps coupable (complice?) des instances dirigeantes, la mort tragique de Pantani, qu'un Lucifer frétillant apparaisse précisément au coeur de ces tourments l'amuse-t-il? Il rit: «Je n'y suis pour rien, je vous le jure! Je serais plutôt l'ange gardien de tous ces coureurs que j'admire...» plaide-t-il avec l'accent un brin heurté de l'ex-Allemagne de l'Est.


C'est sur le Tour de France, en 1993, que le Malin a fait irruption, et c'est Claudio Chiappucci qui bénéficia alors de l'infernale escorte. Rapidement repéré par les télévisions, son image a, depuis, fait le tour du monde. Des reportages lui ont été consacrés, y compris dans sa maison - musée de Storkow, où il expose ses extravagantes collections de vélos, fabriqués maison pour la plupart, du plus petit, dont la roue avant fait 2 millimètres de large, au plus grand, qui mesure 7,80 mètres de long... «Je suis en train d'ouvrir un second musée, car je n'ai plus de place pour mes collections!» Un mordu, un vrai.


L'origine du déguisement puise sa source dans l'expression «roter Teufel» (diable rouge), équivalent allemand de notre francophone «flamme rouge», qui signale le dernier kilomètre. Des costumes, il en a déjà «tué» une vingtaine. «A la maison, c'est ma femme qui les lave, mais sur les routes je suis bien obligé de me débrouiller.» Une flamme, un diable attendu plus que jamais lorsque l'épreuve se révèle particulièrement impitoyable. Les étapes de montagne sont ses favorites, lorsque, dans les lacets, la sueur brouille la vue et que le corps hésite à se mettre en danseuse, position qui risquerait de révéler une éventuelle faiblesse aux concurrents.


«Respectueux des coureurs»
Parmi la foule des supporters, les inévitables crétins sont toujours redoutés. L'enthousiaste chauffé au pastis qui fait trébucher le forçat, le vidéaste inconscient, le forcené de la poussette et le bal des banderoles que d'aucuns confondent avec des muletas. Mais pas lui. Extravagant, un peu fou, mais «toujours pleinement conscient et respectueux des coureurs», souligne Armin Meier, directeur du Tour de Suisse. Sa présence est un plus indéniable, se réjouit-il: «Depuis toutes ces années, il fait partie de la légende du cyclisme. On a besoin de personnages comme ça, car il résume bien l'état d'esprit du public, chaleureux mais jamais agressif, comme cela peut arriver dans d'autres sports. Je m'attends surtout à le voir lors des étapes de Davos et de Crans-Montana.» Laurent Dufaux ne cache pas sa sympathie pour El Diablo: «Je l'ai vu si souvent, il n'a jamais causé d'accident, et inconsciemment on finissait par le guetter, se souvient l'ancien champion vaudois; j'ai même eu l'occasion de lui serrer la main, dans l'aire d'arrivée, mais sans vraiment pouvoir lui parler.» Fan absolu de tous les coureurs, de la star au plus humble damné du gruppetto, Didi Senft se garde bien de les importuner. «Je ne chasse pas les autographes, insiste-t-il, mais, si le hasard me met en présence de l'un ou l'autre, je le salue, bien sûr.»


Dans son bus VW bariolé
Ancien coureur amateur, El Diablo prépare soigneusement ses expéditions. «Mon budget est assez modeste, je dors dans mon bus.» Un bus VW bariolé devenu célèbre sur le parcours du Tour de France (17 participations), du Giro (14), de la Vuelta (un tour et plusieurs étapes) et bien sûr du Tour de Suisse. «C'est ma dixième venue dans les montagnes suisses; j'aime bien ce tour, car, contrairement aux plus grandes boucles, il y a moins de cordons de sécurité, tout le monde est plus accessible.»


Une seule mésaventure au compteur, en 2005, sur le trajet qui mène à Arosa: «J'avais peint sur la route deux grandes roues de vélo, ce qui m'avait valu 1278 francs d'amende, c'est-à-dire le budget nécessaire aux trois semaines du Tour de France...» Car le diable est frugal: ni hôtels ni restaurants. La gastronomie locale n'est pas son but. «Mon bus est plein à ras bord de boîtes de conserve. Et je garde mon argent pour payer la vignette!» Et si l'organisation la lui offrait? Le monde de la petite reine lui doit bien ça, non?

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